Cela fait 4 mois que je me consacre 100% aux projets de Lumiver. J’ai un peu plus de recul pour mettre des mots sur des intuitions… Je vous partage ma perception des enjeux de l’écopsychologie en lien avec la RSE et les transitions collectives !
Monter en maturité sur la RSE
Selon moi, la RSE est à un moment charnière. Alors que la plupart des entreprises ont désormais initié une démarche, certains acteurs de la transition pointent les limites de la RSE qu’on pourrait qualifier de “classique” : risque de greenwashing, actions de surface sans remise en question profonde du sens de l’entreprise et de ses activités… Heureusement la RSE ne se limite pas à ça si elle est bien intégrée dans la stratégie d’entreprise !
A l’ère de la CSRD, une nouvelle directive européenne qui va élargir le spectre des entreprises concernées par la déclaration de performance extra-financière, quel avenir souhaitons-nous pour la RSE ?
En RSE, il existe différents niveaux de maturité de démarche. Alors comment passer d’une démarche secondaire avec quelques actions à une démarche prospective et transformative qui met ces sujets au centre de sa stratégie, ses activités économiques et ses relations avec les parties-prenantes ? Et comment s’assurer que la RSE ne se réduit pas à un respect des réglementations ?
L’écopsychologie peut apporter des pistes de réflexion sur plusieurs échelles : au niveau des individus et des entreprises, des filières et du système.
Accompagner le changement dans les démarches RSE
Dans mes expériences en RSE, j’ai constaté que les plus grands freins à la mise en oeuvre du plan d’actions étaient liés à l’accompagnement au changement. En effet, c’est une dimension essentielle pour embarquer les équipes afin de diffuser la RSE à tous les métiers. Intégrer la RSE à l’ensemble de l’entreprise nécessite de transformer les habitudes et les pratiques.
Tout changement peut déstabiliser une équipe et entraîner certaines réactions comme l’incompréhension, la résistance… qui sont souvent liées à des émotions. Les enjeux environnementaux et sociaux peuvent accentuer l’intensité des émotions car ce sont des sujets qui touchent aussi notre vie privée. Il s’agit donc de favoriser les prises de conscience, tout en accompagnant le cheminement de chaque personne. L’écopsychologie donne des pistes de réflexion pour accueillir les émotions, comprendre les croyances qui peuvent freiner la transition et aider la personne à projeter positivement avec les sujets de transition pour lui donner envie d’agir.
Apprendre à renoncer
Pour monter en maturité en RSE, il est essentiel de se questionner sur le sens des activités et sur la raison d’être de l’entreprise.
Certaines activités vont devoir s’arrêter dans les années à venir, pour des raisons de manque de ressources, de conditions climatiques ou justement d’absence d’utilité. Comment alors l’anticiper pour ne pas subir les conséquences d’un arrêt soudain, notamment au niveau démocratique et social ? C’est justement l’intention de la redirection écologique : apprendre à renoncer à certaines activités et réaffecter les moyens financiers et humains vers d’autres projets compatibles avec les limites planétaires. Le mouvement des entreprises régénératives, et notamment la Convention des Entreprises pour le Climat, accompagne également sur ces réflexions. Qu’on le veuille ou non, nous allons devoir apprendre à renoncer à certaines activités et modes de vie. Un des exemples de redirection écologique le plus connu est la station de ski de Métabief qui anticipe le manque de neige dans les années à venir et à déjà réfléchi à de nouvelles activités.
Renoncer nécessite une forme de deuils collectifs. Ce terme peut paraître fort et pourtant nous faisons face à la fin d’un système que nous avons connu depuis des décennies. L’écopsychologie est une grande source d’inspiration pour accompagner cette transformation, par exemple en mettant en place des ateliers pour partager nos émotions et nos besoins.
Questionner les paradigmes de notre système actuel
Tout ça nous mène naturellement à l’échelle du système. Ces deuils collectifs nécessitent aussi de changer d’imaginaires pour pouvoir aller de l’avant. Joanna Macy parle de “changement de cap”.
Il s’agit de renoncer à certaines activités et en même temps de faire émerger de nouveaux modes de vie enthousiasmants. L’écopsychologie questionne nos paradigmes actuels et en proposent d’autres plus adaptés aux enjeux environnementaux et souhaitables pour tout le monde.
Plusieurs questions peuvent guider nos réflexions :
- La plus importante selon moi, comment cultiver une conscience collective sur notre appartenance au vivant ?
- Comment se détacher de nos modes de vie axés sur la consommation ?
- Comment retrouver plus de solidarité ?
- Quels indicateurs pour mesurer ce qui compte vraiment, au delà du PIB ?
- Quel rapport au temps et aux saisons ?
- Quelle place aux émotions et à l’intuition ?
Ce sont des questions passionnantes, n’est-ce pas ? Alors comment les intégrer aux réflexions d’une démarche RSE ? Il existe plusieurs leviers : se questionner sur l’utilité de l’entreprise avec sa raison d’être, définir de nouveaux modèles économiques, accompagner la transformation des métiers…
Accompagner les démarches de transition collective avec Lumiver
Ce partage vous intrigue ? Je suis à votre écoute pour vous accompagner dans vos démarches !
Mes offres pour les organisations s’organisent autour de 3 axes clés :
- Sensibiliser et former aux enjeux de transition
- Faire émerger vos projets d’avenir avec la prospective et l’intelligence collective
- Accompagner et dynamiser vos démarches de transition en mobilisant les équipes
Je propose des ateliers, conférences et formations sur-mesure selon vos besoins.
P.S : mon avis sur le sujet va sûrement évoluer au fur et à mesure de mes expériences et ma formation en écopsychologie, donc je vous dis à bientôt 😉