Sur cette page, je propose d’approfondir les 3 piliers de Lumiver pour mieux comprendre mon approche de l’accompagnement des transitions : l’éco-anxiété et les éco-émotions, les nouveaux imaginaires et la connexion au vivant.
En complément de cette page, vous pouvez aussi écouter mon interview dans le podcast Elles en Bretagne.
Le point de départ de Lumiver : les éco-émotions et l’éco-anxiété
La prise en compte des émotions dans les projets de transition
L’idée de créer Lumiver m’est venue en avril 2021, avec l’ambition de me former sur la prise en compte des éco-émotions dans les projets de transition. Cette réflexion autour des émotions était présente dès mes premiers pas dans la RSE, lors de mon Master Marketing éthique et développement durable en 2015. Je me suis beaucoup interrogée sur les leviers pour favoriser le changement. Pour résumer, je me posais la question suivante : “Est-ce que c’est plutôt la peur/la culpabilité ou la joie/l’espoir qui nous encourage à changer ?”. Par mon tempérament optimiste, j’ai plutôt choisi la seconde option en m’engageant dans la RSE. En effet, je suis convaincue que nous pouvons avoir plus d’impacts en acceptant la sensibilité de départ de chacun et en accompagnant la prise de conscience et l’évolution des comportements. Il s’agit aussi de mettre plus possible nos jugements de côté. Pour accompagner le changement, je préfère personnellement tendre la main que pointer du doigt les individus.
Une prise de conscience à accompagner
Pour autant, je pense qu’il est nécessaire de dénoncer les dysfonctionnements de notre système et d’alerter sur les crises à venir, pour anticiper les mutations qui seront nécessaires. Depuis plus d’un an, j’observe d’ailleurs une bascule sur les sujets de la transition. Nous pouvons maintenant parler du changement climatique ou le déclin de la biodiversité sans passer pour un rabat-joie ou un fataliste. Les succès de la Fresque du climat et de la BD “Le monde sans fin” de Jancovici et Blain illustrent d’ailleurs très cette prise de conscience et l’acceptabilité sociale. De plus en plus de médias décident également de mettre les sujets environnementaux sur le devant de la scène.
Si cette prise de conscience est une excellente nouvelle pour la transition, il me semble nécessaire de l’accompagner au mieux. En effet, de plus en plus de personnes ressentent de l’éco-anxiété. Pour connaître la définition, je vous invite à consulter cette page. A titre personnel, je ressens une responsabilité particulière à informer sur les problématiques sociales et environnementales. J’ai donc à cœur de transmettre des outils pour permettre aux personnes de cheminer face à ces constats, via les ateliers sur les éco-émotions.
La question des émotions intervient ici : la manière dont nous allons “digérer” les informations va influencer nos actions. Si les nouvelles sont trop difficiles à encaisser et que nous ne sommes pas préparés à vivre avec nos émotions, nous pouvons être tentés par être dans le déni. Comme je l’expliquais dans mon précédent article, c’est tout à fait légitime mais c’est un grand frein pour la transition. Il s’agit donc d’apprendre à vivre avec cette éco-anxiété, de faire le deuil de notre monde actuel et de développer notre résilience intérieure.
La nécessité d’inventer de nouveaux imaginaires
Pouvoir de nouveau se projeter positivement dans l’avenir
J’ai très vite compris que je ne pourrais pas traiter uniquement des éco-émotions dans Lumiver. Pour définir l’éco-anxiété, j’explique souvent que c’est une incapacité à se projeter dans l’avenir. On peut aussi aborder la dissonance cognitive liée à la contradiction entre ces nouvelles alarmistes et le modèle de société actuel. Nous avons donc besoin d’inventer un futur à la fois adapté aux réalités environnementales et plus enthousiasmant. J’ai donc eu envie de traiter des nouveaux imaginaires : un sujet qui m’intrigue depuis déjà plus de 2 ans !
Changer nos perceptions
Le changement est lié à plusieurs dimensions philosophiques, et particulièrement le bonheur et la liberté. Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux ? Est-ce que le changement de nos comportements est forcément une contrainte ? M’engager dans la transition est un cheminement qui m’apporte personnellement beaucoup de joie au quotidien. C’est ce qui me permet de me concentrer sur ce qui a vraiment de la valeur pour moi. Je suis loin d’être irréprochable mais faire de mon mieux m’apporte aussi de la fierté.
Il me semble donc essentiel de changer nos perceptions du bonheur, trop souvent liées à la surconsommation. Les nouveaux imaginaires sont donc là pour donner plus de sens à nos vies et notamment à l’avenir. C’est pour cette raison que je propose des ateliers de créativité et des Fresques des Nouveaux Récits.
Le lien au vivant pour changer de modèle
Retrouver nos interdépendances
Proposer des accompagnements sur l’éco-anxiété et les éco-émotions, c’est agir sur les conséquences. J’avais aussi envie de contribuer à agir sur les causes profondes. Lors de ma formation avec Isabelle Giraldo, nous avons approfondi le concept d’écologie profonde. Pour certains référents sur le sujet, le mal-être de notre société actuelle est lié à notre déconnexion au vivant. Se penser comme “une espèce à part” peut avoir des conséquences sur notre équilibre, comme le fait de se sentir coupés d’une partie de nous-même. Nous pourrions alors plus consommer pour tenter de compenser ce sentiment. Retrouver cette appartenance au vivant, c’est se reconnecter avec nous-même et donc être plus à l’écoute de nos propres besoins. C’est aussi prendre conscience que nous avons tous des limites naturelles. Pour cela, la Deep Time Walk permet notamment de se reconnecter à notre histoire profonde et notre interdépendance à notre écosystème.
Le vivant comme remède à l’éco-anxiété
Plusieurs recherches prouvent le lien entre notre bien-être et le contact avec le vivant. Dans son “petit guide de survie pour éco-anxieux”, Charline Schmerber consacre d’ailleurs un chapitre entier à la “reliance au vivant”. Pour aller plus loin, je développe aussi les liens entre l’immersion en forêt et notre épanouissement sur cette page dédiée.
J’espère que cette présentation vous aidera à mieux comprendre la vision de Lumiver et l’articulation entre l’éco-anxiété, les nouveaux imaginaires et la connexion au vivant. Je suis encore au début de ma réflexion : ce que j’écris aussi pourra donc évoluer au fur et à mesure de mes recherches, expérimentations et échanges. Je suis à votre disposition pour partager nos points de vue !
Marine Lejeune